Entre Professionnalisme et féminité Reine Champion l’héroine, nous renvoie l’image d’une jeune femme qui se trompe de voie dans sa carrière. Combien de femmes ont rêvé de se réaliser aujourd’hui comme dans d’autres temps sans pouvoir toujours y arriver. Par ce biais-là, elle est proche de nous.
Si elle ne fait pas exactement ce qu’elle veut, elle rêve cependant d’y parvenir. Sa première aspiration : la psychologie va lui servir dans son nouveau destin : devenir enquêtrice.
Le syndrome de la Wonder-Woman en dit long sur tout ce qu’on demande aujourd’hui à la femme ou peut-être aussi tout ce qu’elle s’est imposée elle-même : mener une carrière de front tout en tenant une maison. Les hommes évoluent de leur côté. On peut espérer qu’il y ait de moins en moins d’héroïne de ce type.
Si aujourd’hui les femmes souffrent de ce côté multidimensionnel de leur rôle, des femmes d’autrefois souffraient de ne pouvoir même pas imaginer une autre réalisation que celle offerte par l’entretien de leur foyer. On parle bien de généralité ici car l’exception existe également.
S’accomplir en tant que femme n’a donc pas toujours été quelque chose de facile. Tout était déjà préparé dès leur naissance et à leur insu. Peu de femmes dérogeaient à cette destinée. Celles qui outrepassaient ce destin étaient en règle générale mal vues, et devaient se cacher, souvent mis à l’écart, ou arborant un côté plutôt masculin. Féminité et carrière n’allait pas ensemble. Plein de préjugés couraient sur les femmes et sur leur capacité à être aussi bonnes intellectuellement que les hommes (ce préconçu continu à exister dans les entreprises ou à salaire égal les hommes gagnent plus que les femmes). Celles qui décidaient de faire carrière étaient les exceptions et bien souvent le payait du mépris des hommes.
Et puis avec le temps les choses ont changé. Dans mon roman Parce que le hasard n’existe pas nous sommes en 1970, peu de temps après mai 68 et à l’orée de tous les bouleversements qu’il va entraîner pour les femmes. Rien ne sera plus comme avant. La libération de la femme, qui passe par la libération de la sexualité et de la contraception va changer la face du monde établie depuis des siècles et des siècles. C’est une véritable révolution.
Reine Champion incarne cette nouvelle génération qui s’émancipe qui cherche à mener sa vie comme elle l’entend mais qui à côté de cela ne connaît pas grand-chose à l’amour. Émancipation des mœurs ne veut pas dire forcément bonheur dans l’amour.
À côté de cela dans mon roman figure Julie, la tante de Reine, avec ses cheveux devenus prématurément blancs et qui lui donnent beaucoup de classe et dont elle en joue avec raffinement. Julie est une femme classique, ne travaillant pas mais possédant des pouvoirs venus d’autre temps, des dons de magicienne. Talents qu’elle oeuvre à transmettre à Reine Champion. On peut la décrire comme une femme intemporelle : moderne et venue des temps passés.
Elle va de pair avec Amandine, une autre parente de Reine Champion. Celle-ci a l’apparence d’une paysanne et est une autre magicienne …ou sorcière comme vous le souhaitez. Pour ma part je parle de fées dans le livre. Et une fée déguisée en paysanne ça, ça n’a rien de commun ! Elle a la gouaille d’une femme de la campagne bien portante, bonne vivante et la finesse d’une intellectuelle qui a fait un bon bout de chemin dans la connaissance de soi. Ces deux femmes sont les mentors de Reine Champion. D’ailleurs on pourrait mettre ce mot au féminin même s’il n’existe pas : mentore !
C’est bien du sexisme que Reine Champion essaie de se libérer, innovant à tout vent elle se définit comme enquêtrice de famille. Elle recherche les secrets de famille, les traquent, les pourchassent car elle sait à quel point ceux-ci sont de véritables nuisances.
Bien sûr Julie et Amandine sont là pour aider la jeune femme et l’initier en lui dévoilant ses dons. Aptitudes que Reine Champion ignore et qui peuvent l’aider grandement en temps qu’enquêtrice transgénérationnelle.
Il y a aussi deux jumelles dans le roman qui sont un peu le contraire l’une de l’autre. L’une est folle et l’autre est morte, mais laquelle des deux ? Va savoir ! Elles symbolisent l’aspect positif et négatif de la femme. L’une est victime et est tombée aux griffes de malfrats. L’autre s’en est plutôt bien sortie…
Il y a aussi Dany, la cousine de Reine Champion. Là c’est très compliqué. Dany va mal, se bat avec des problèmes de boulimie-anorexie et se drogue pour oublier sa souffrance. Elle est aussi aux prises avec des malfrats, en l’occurrence les mêmes que la première jumelle Lyse.
Enfin n’oublions pas la tante Adélaïde, chanteuse ratée mais on comprend très vite pourquoi : elle n’a pas de voix, et l’émotion la fait encore chanter plus faux. Cette dernière cherche à réunifier cette famille et entonne la chansonnette chaque fois qu’elle le peut à la fin des repas de famille qu’elle organise dans des lieux improbables. Tous les membres de la famille n’ont de cesse que de la faire taire, surtout les cousins Tom et Jef.
Enfin n’oublions pas Mathilda, la maîtresse du manipulateur qui a infiltré cette famille et qui incarne « la méchante », incarnation du mal elle a pourtant envoûté Dany qui ne rêve que de s’appeler comme elle.
Toutes ces femmes ont un point commun elles sont toutes dans mon dernier roman : parce que le hasard n’existe pas où vous pourrez faire plus ample connaissance avec elles.
Extrait p. 315 : Quelles femmes ! Quelle puissance dans tant de fragilité ! Telles des déesses sorties de l’Olympe, elles m’aident à résoudre l’énigme de cette enquête. Les amazones, les fées et les sorcières d’antan, condamnées pour leur savoir et leur intelligence, se sont données rendez-vous aujourd’hui à Paris, sur les quais du quartier du canal Saint-Martin, septième étage, porte de droite, sans publicité… comme toujours.
Je n’aurais jamais cru qu’une fée se déguise en paysanne. Mais chut ! Ne le dites pas !
Fanny Munz alias Françoise Munoz
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